Hello ITER fam’,
This is a very special edition of Is This Even Real as it is the first one… IN FRENCH!
Yes, in French. I know, some of you don’t speak la langue de Molière. And I didn’t want you to feel left out. So, I translated the essay and posted it on my website! How cool is that? You can find it right here. Don’t leave the newsletter now! There’s still a special section written in English right at the bottom.
If you read and understand French, join in the fun! It is a goodie, trust me.
And as usual, please share! This year, I’m putting energy into my work!
And if you just arrived… don’t forget to subscribe or pledge your support!
Now, onto the regular — not so regular — programming…
Quand j’étais vendeuse en boutique, une collègue m’a dit, en regardant une mère dépassée par ses enfants, qu’une femme avait deux choix…
“Soit tu t’oublies complètement et tu deviens juste une mère, soit tu restes une femme…”
C’était clair pour elle. Cette femme-là n’était plus une femme, au sens figuré du terme. Elle s’était fondue entièrement dans son rôle de mère, oubliant qu’à la base elle était indépendante de ses enfants.
Je me rappelle clairement qu’à ce moment précis (je devais avoir 20 ans) la maternité qui me semblait loin, mais non impossible, m’a dégoûtée.
Ce moment m’est revenu en tête lors de ma lecture de Faire la romance, le dernier livre de Sarah-Maude Beauchesne. Puis je voulais qu’on en parle. J’ai vraiment aimé le récit, j’ai aimé le propos. La douceur de son écriture dans ce récit, cette non-fiction, m’a rejointe. Ce fût un beau moment de lecture. Quand j’en ai fini, j’ai déposé le livre sur mon sofa et je me suis laissée hanter par les propos.
En allant marcher avec mon partenaire, j’ai adressé ma lecture.
“I just finished a book. I really liked it… but something’s been bothering me.”
Dans toute la beauté du récit, je me suis demandée des questions. Quelques moments m’ont paru étrange. Et je me suis demandée s’ils m’ont paru un peu hors norme à cause de mon envie d’avoir un enfant.
J’ai les ovaires en bouillie, une envie grandissante d’avoir une petite chose qui grouille dans la maison autre que Perséphone, mon chat. On est pas encore à l’étape d’essayer, mais je sais que ça s’en vient.
Et ça me terrorise.
Dans son livre, Sarah-Maude Beauchesne met en relation sa décision de ne pas avoir d’enfant avec sa carrière d’autrice. Je cite.
[…] j’ai surtout la vive impression que je ne pourrai pas vivre une vie d’écriture si je fais le choix d’être mère. Les deux vont si peu ensemble, leur symbiose et même leur cohabitation me semblent impossibles. Écrire, pour moi, c’est me laisser être entièrement égoïste pour réussir à me comprendre sous toutes mes coutures, c’est me permettre d’être confortablement installée dans une solitude totale, habitée, submergée même, par cette quête d’amour-propre. […] Si j’étais mère, j’en ferais ma priorité, et cet amour ne viendrait que faire de l’ombre à ce qui me définit toute entière.
Ce morceau-poignard m’est rentré dedans en violence. Dans mon identité profonde d’autrice, de femme-écrivaine, cette question de maternité me hante dans la pratique de mon métier, de mon identité. Un enfant m’empêchera-t-il d’être la meilleure autrice que je puisse être? Un enfant m’empêchera-t-il d’être pleinement épanouie dans mon art, dans ma conception de moi-même?
Ayant perdu une partie de ma vingtaine à une relation de co-dépendance violente, j’ai peur de la co-dépendance qui s’installera entre moi et ma future progéniture. Alors que je rêve aux siestes en pot de colle et aux moments d’amour presqu’inconditionnels, je suis terrorisée par les pleurs, par le cordon ombilical litéral et figuratif qui me liera à tout jamais avec cet être qui est sorti de mes entrailles, mais qui ne m’appartient pas tout à fait. Un être à qui je dois me consacrer pleinement et sans condition, alors que mon indépendance est la chose la plus précieuse à mes yeux.
Ai-je trop idôlatré la maternité? Le geste d’élever un être humain est-il bancal? Suis-je égoïste de penser à ma personne? Ou est-ce complètement faux de mettre en relation la maternité et la carrière d’autrice?
Louise Glück, poétesse et prix Nobel de littérature, a un enfant.
Annie Ernaux, autrice et prix Nobel de littérature, a deux enfants.
Maggie Nelson, autrice primée, a deux enfants.
Plus proche de nous, Heather O’Neill, autrice montréalaise primée, a une fille, Arizona, qu’elle célèbre publiquement sur ses réseaux sociaux.
Et si le problème du récit de Sarah-Maude Beauchesne est la justification finale? Avons-nous vraiment besoin de justifier, en tant que femmes, pourquoi nous voulons ou nous ne voulons pas d’enfants?
Sheila Heti, dans son livre Motherhood, revient sur la question d’être une artiste et d’avoir un enfant. Encore une fois, cette vocation artistique l’emporte sur le désir de maternité. Mais dans une entrevue au Guardian, elle explique .
The reason she didn’t have children, Heti says, is because she didn’t want to, and that’s all that needs saying. “But you have to have reasons,” she adds wryly.
Quand j’ai décidé que la maternité était pour moi, j’étais allongée sur mon lit en pandémie. Je n’avais pas de partenaire, je n’avais que mon entourage d’ami·es et la famille. Je voulais avoir un enfant parce que je le voulais, indépendamment de qui j’étais à ce moment-là. C’était assez pour moi pour que je texte mon ami Adam et que je lui demande s’il voulait être le fier père biologique par insémination artificielle de mon enfant si je ne trouverais personne d’ici mes 36 ans. La réponse ne s’est pas faite attendre.
“WTF Yara?! This is not the kind of question you ask by text.”
Mais pour moi, à ce moment précis, c’était une question facile à demander. Je n’avais pas besoin de la bonne personne. La bonne personne est une multitude de personnes. J’étais ma propre bonne personne et je pouvais avoir un enfant avec quelqu’un que j’aimais beaucoup de façon platonique, et qui je pense ferait un excellent père.
Aujourd’hui, avec le partenaire, la question d’avoir un enfant se fait plus naturelle. C’est une question de quand plutôt que de si. C’est aussi une question de valeurs et de style de vie qui fonctionnent avec la façon que l’on veut élever un enfant. Disons que si il ne voulait pas qu’on amène notre toddler a un festival avec des casques anti-bruits, j’aurai probablement fait demi-tour rapidement. Mais la volonté de mon partenaire de vouloir m’aider et m’accompagner dans cette aventure m’encourage dans mon désir d’en avoir un avec lui comme co-parent, comme père biologique, comme dad. Sa volonté de ne pas vouloir se conformer aux attentes sociales vis-à-vis le rôle de père m’encourage à aller de l’avant dans ma décision. Mon désir d’avoir des enfants a toujours été indépendant de lui, mais avec lui, je sais que j’ai la meilleure personne à mes côtés pour le faire, pour le meilleur ou pour le pire.
Parce qu’au final, le rôle de mère est un des multiples rôles que j’aurais dans ma vie. Et c’est là peut-être où le récit de Sarah-Maude Beauchesne a manqué sa marque, selon mon opinion. Notre état de maternité, que ce soit sans ou avec enfant, ne devrait pas définir notre personne. Il ne définit pas celui des hommes. Pourquoi encore aujourd’hui devrions-nous devoir justifier et s’identifier à celui-ci?
Car avant d’être une mère, je suis et serai Yara. Une femme milléniale, intelligente, drôle, passionnée, féministe. Une autrice gênée qui écrit à ne plus finir. Une amoureuse dévouée. Une amie loyale, qui se portera toujours à la défense de celleux qu’elle aime. Une oreille attentive. Une personne un peu maladroite et distraite. Une soeur agaçante. Une fille fière. Une belle femme.
Et finalement, un jour, une mère. Une maman probablement sans tact, occupée, mais aimante. Un rôle parmi tant d’autre. Un rôle qui complète la ribambelle d’autres rôles qui occupent ma vie. Un rôle qui ne demande aucune raison autre que la suivante; “j’en veux un.”
In other news
Since starting the year, I’ve been getting into several challenges. No spending January, putting 100$ a week aside for travel, reading instead of doomscrolling. The list is neverending. But I’ve decided to follow something that really worked for me.
A 75-Hard Style Challenge.
What is it? If you are active on social media, you’ve probably heard about 75 hard and 75 soft, two sport/health-focused challenges that drive me mad because of how unrealistic they are. That being said, I didn’t back down when I saw Mandy Lee (known as
on substack and @oldloserinbrooklyn on Instagram) doing her own version of the challenge but for style.So for 75 days, I’m going to keep my expenses to a minimum regarding clothing. I used to buy so many clothes for absolutely no reason other than an urge to buy clothes. With two trips and a music festival this year, I want to cut my spending to a maximum. And I also want to reevaluate my relationship with money and shopping generally. My version of this is a bit different. Since I’m going to New York and London, I allow myself to shop on these occasions, but I’m starting hard with no spending on anything unnecessary until February!
If you want to join in the fun, let me know! I’ve made a group chat, and people have been exchanging tips and encouraging each other. It’s a fun, safe space. I’d love for you to come and talk with us about your version of this challenge.
Coup de heart ♥️
Bringing back this section of the newsletter to talk about my love for coats, but most notably, my love for Uniqlo teddy coats.
In December, while going through the sale section of Uniqlo, I bought myself those two coats from them (with another one my partner is now always wearing) and two of their iconic mini shoulder bags in corduroy. Honestly, I cannot rave enough about Uniqlo’s coats. Not only do they look super fashionable, but they are warm, even by Montréal winter standards.
If you are not in a challenge and want to find yourself a stylish coat, I invite you to buy one of these two. Or both. You’ll love them. They might even make winter my favourite season.
Find the left one (long, beige coat) here.
Find the right one (brown, big coat) here.
If you’ve made it here, it means I’ve made something good. This is why I’m ending this LONG newsletter by asking you for a favour.
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But d’ici là, prenez soin de vous.
On se revoit bientôt,
xo
Y.
Quel joli texte! Je disais justement, il y a quelques années (alors enceinte de mon 2e) après des traitements de fertilité pour mes 2 amour, à une amie qui se questionnait sur son désir d’enfant que selon moi, il est impossible d’expliquer pourquoi on veut un enfant, mais qu’il y a tellement de raisons pour justifier de ne pas en avoir. On en veut un, juste parce que! Je te souhaite de la douceur dans ton parcours vers la maternité 🫶🏼